Le Square d'Orléans, nommé ainsi en hommage au Roi Louis-Philippe, se trouve dans le IX° arrondissement (Métro Saint- Georges). Il ouvre sur le 80 de la rue Taitbout.
A l'époque romantique, nombre de familles célèbres avaient fait de cet ensemble résidentiel un véritable phalanstère d'artistes.
Cet espace du « temps retrouvé » très protégé par les Monuments historiques, fut construit de 1830 à 1832 par l'architecte britannique Edward Crecy qui, en 1829, l'avait racheté à Melle Mars, célèbre actrice du « Français » et redoutable « femme d'affaires » !
Le Square d'Orléans est constitué de trois cours intérieures reliées par des passages voûtés (couloirs ancillaires) aux plafonds à caissons. On y comptait 46 appartements et des ateliers d'artistes, dont le dernier est encore bien visible dans la troisième cour. La cour centrale, monumentale, est un « square » à l'anglaise dans le style de Regent's Park à Londres. Formée de 4 corps de bâtiments sur 4 étages, bordée de parterres, plantée d'arbres, elle est ornée en son centre de corbeilles de verdure et d'un jet d'eau alimenté par l'eau du canal de l'Ourcq.
Cette disposition de petites cours et de jardins favorisa la vie communautaire. Ce havre de paix attira immédiatement des artistes à commencer par le Baron Gros, peintre de l'Empire, et le prince Murat (époux de Caroline). Puis, dès 1832, Alexandre Dumas et la belle Krelsamer, sa maîtresse, s'y installèrent pour 2 ans. Il y donna un grand bal costumé pour les artistes de l'époque romantisme, destiné à éclipser le bal des Tuileries, où se retrouvèrent 700 invités dont La Fayette, Musset, Eugène Sue.
Y logèrent, presque en même temps : Dubufe, peintre des élégances impériales et beau-frère de Gounod, la danseuse Taglioni, qui révéla la danse sur pointe au public et fit entrer le Romantisme en danse par la « Sylphide », son chef d'oeuvre et son triomphe à l'Opéra, Louis Viardot directeur du théâtre italien, et sa femme (soeur de la Malibran et modèle de la Consuelo de George Sand), le sculpteur Dantan, célèbre pour ses bustes, caricatures de ses contemporains à ressemblance parfaite, le pianiste Zimmermann, dont les élèves furent Gounot, Bizet et César Franck, et qui recevait là, Rossini, Berlioz et son voisin Chopin.
Chopin, quant à lui, loua une chambre et un salon en enfilade au n°9 jusqu'en 1849 c'est-à-dire pendant toute sa liaison avec George Sand. Il préférait les salons particuliers au public des grands concerts et joua souvent pour ses amis sur l'un des deux pianos du salon.
George Sand vécut au n°5, où elle passa 5 années de 1842 à 1849. Elle évoque cette période heureuse dans Histoire de ma vie : « Nous n'avions qu'une grande cour, plantée et sablée, toujours propre à traverser, pour nous réunir... tantôt chez moi, tantôt, chez Chopin, quand il était disposé à nous faire de la musique… ». Elle resta ici deux ans après la rupture et y reçut Balzac, Marie Dorval, Heinrich Heine, Tourgueniev et le baron James de Rothschild. Quand elle déménagea, Baudelaire lui succéda...
Ils vinrent nombreux : Hugo, Vigny, Musset, Sand, Théophile Gautier, Lamartine. Les façades sur rue cachent, outre les cours profondes aux beaux jardins et aux fraîches fontaines, leurs amours, leurs tristesses et leurs pulsions créatrices.
Accès : MétroNotre-Dame-de-Lorette – Ligne 12
Le Peletier – Ligne 7
Chaussée d'Antin – Ligne 7
Accès Bus :n°43 : Arrêt Saint-Georges Châteaudun
n°26 : Arrêt Saint-Georges Châteaudun
n°42 : Arrêt Carrefour de Châteaudun
n°67 : Arrêt Saint-GeorgesAccès SNCF :Gare Saint-Lazare (à 5 mn, à pied)
Gare du Nord (à 10 mn, en bus n°43)